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![]() | Affrontement |
Auteur : | Richard Berg |
Editeur : | Avalon Hill |
Date de sortie : | 1997 |
Durée : | 2 à 4h |
Nombre de joueurs : | 2 à 4 (optimal 4) |
À la mort dAlexandre le Grand, en 323 avant le Christ, aucun héritier valable ne se détachait clairement, et ses généraux se disputaient le pouvoir.
Représentés par deux ou plus de ces soldats dexception, vous devrez faire reconnaître pendant les cinq tours que dure une partie votre légitimité aux autres. Le plateau, superbe, présente lempire macédonien, de lépire à Suse, divisé en en plusieurs provinces. Comme dans Hannibal, ces provinces sont elles-mêmes subdivisées en différents espaces (points de transit, cités mineures, cités majeures). Pour marquer la sujétion de ces provinces à lun ou lautre de ces joueurs, on place des marqueurs de garnison circulaires; certains indiquent que lespace est sous la domination de lune ou lautre de ces factions, dautres que ces espaces sont au contraire indépendants.
Avant de commencer, lon distribue à chacun deux généraux parmi les huit (Ptolémée, Lysimaque, Cratérus, Perdiccas, Antigone, Léonatus, Peithon et Antipater) disponibles au début de la partie. Chacun contrôle une province, et dispose de certaines troupes, de valeur variable. Par ailleurs, chacun de ces chefs est caractérisé par diverses valeurs: capacité stratégique, qui rend compte de ses qualités militaires; initiative, qui détermine la facilité avec laquelle on le déplace. Par ailleurs, certains bénéficient de bonus dans certains domaines moins importants, comme le prestige. En outre, chaque joueur a à sa disposition quatre généraux mineurs, médiocres et interchangeables. Sous leurs ordres, des troupes de qualités diverses :
Il importe enfin de définir deux paramètres : les points de victoire, qui reflètent votre puissance, au gré du nombre de provinces qui vous sont soumises ; la légitimité, que lon acquiert notamment en épousant/adoptant divers membres de la famille royale disséminés sur la carte.
Cela posé, examinons un exemple de tour standard :
I - Lordre du tour
Chaque joueur compte ses points de victoire (variables daprès les provinces contrôlées, et selon dautres bonus — flotte la plus nombeuse...). Le plus faible décide de lordre du jeu pour tout le tour à venir.
II - Lusurpateur
Le (ou les) joueur(s) qui a(ont) le plus de points de victoire sont le(s) usurpateur(s): les autres joueurs peuvent les attaquer sans perdre de point de légitimité.
III - Renforts
Chaque joueur reçoit automatiquement deux unités de mercenaires; celui qui a le plus de points de victoire en reçoit deux autres. Celui qui contrôle la Macédoine a une phalange, ainsi que celui qui a le plus de points de légitimité. Le joueur bénéficiant du soutien perse reçoit une unité de mercenaires. Dautre part, chacun récupère une partie des phalanges et des généraux quil a pu perdre au tour précédent.
IV - On distribue cinq cartes « "destin » à chaque joueur.
V - Phase stratégique (le joueur 1 joue les 4 phases, puis cest au joueur 2...)
VI - élimination des garnisons isolées
Si des garnisons sont séparées dunités de combat amies ou dune cité majeure amie par dautres garnisons ou par une armée ennemie, elles sont éliminées.
Les conditions de victoire diffèrent dune partie à lautre ; mais mieux vaut avoir le plus de points de victoire et de légitimité possibles.
Ce jeu me semble en tous points excellents, et il intéressera au plus haut point les joueurs dHannibal lassés des face à face toujours semblables: la principale force de Successors réside en effet dans le fait quaucune partie nest identique à une autre, puisque les combinaisons de départ sont toujours différentes, sans compter la grande variété des cartes destin. En outre, les manières de parvenir sont très variées, puisque vous pouvez miser sur les points de victoire (si vous êtes du genre violent), ou sur les points de légitimité (si vous êtes loyal), ou même sur les deux à la fois. De surcroît, le matériel est vraiment splendide, comme souvent avec les jeux de cet éditeur. La diplomatie, subtile, joue également un rôle assez important, ce qui est très plaisant, et napparaissait pas dans Hannibal.
De plus, les mécanismes sont assez rapides à assimiler, mais très riches (je ne vous ai pas parlé des armées indépendantes, du tombeau dAlexandre...), les batailles sont brèves, sans être laissées à larbitraire des dés : de fait, les dés ont assez peu dimportance au final, même si (ce qui est une bonne chose) un retournement de dernière heure peut toujours survenir.
Lon pourra peut-être, si lon veut à tout prix trouver des défauts, reprocher aux règles une concision qui peut parfois laisser quelques points obscurs; peut-être certains généraux sont-ils également avantagés. Mais, si tel est le cas, les autres sen méfieront, et les règles orientent une alliance « tous contre le premier ». Il est dailleurs illusoire de prétendre lemporter avec six généraux contre soi. Mais chacun a toujours une chance de lemporter. Un jeu à recommander, donc, aux joueurs dHannibal qui voudraient jouer à trois ou quatre, et à tous les amateurs de jeux tactico-diplomatique (attention: règles en anglais seulement, à ma connaissance).