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Développement |
Auteur : | Klaus Teuber |
Editeurs : | Jeux Descartes (vf) Kosmos (vo) |
Date de sortie : | 1995 |
Durée : | 1 h et + |
Nombre de joueurs : | 3 et 4 (extension jusquà 6) |
Les joueurs commencent par former une île en assemblant 19 hexagones de carton. Les hexagones représentent différents types de terrain :
On place sur chaque hexagone à lexception du désert un jeton doté dun numéro compris entre 2 et 12, cest à dire lensemble des chiffres que lon peut obtenir en lançant deux dés. Seul le chiffre 7 nest pas représenté (voir le Brigand noir).
Les joueurs placent deux colonies sur la carte. Les colonies ne sont pas placées sur les hexagones mais aux intersections (voir le triangle rouge de la figure 1). Ainsi, une colonie « donne » sur trois hexagones (deux ou un si elle est située sur la côte). Les routes sont placées le long de la frontière entre deux hexagones et permettent de relier les intersections entre elles (voir le pointillé de la figure 1).
figure 1 : le rouge place en premier :
du minerai en 5, du blé en 6 et de largile en 10,
que demander de mieux ?
figure 2 : hélas, il nest pas seul
et les perspectives de développement
se sont réduites comme une peau de chagrin.
A son tour de jouer, un joueur lancer les deux dés. Tous les joueurs qui possèdent une colonie donnant sur les terrains désignés par la somme des dés recoivent une carte Matière première correspondante.
Dans lexemple de la figure 1, le joueur reçoit une carte Blé si le 6 sort, une carte Argile si le 10 sort et une carte Minerai si le 5 sort. Les différents emplacements pour les colonies sont donc plus ou moins intéressants en fonction du numéro des terrains avoisinants. Le 8 et le 5 ont plus de chances de sortir aux dés que le 2 et le 11.
Ensuite, le joueur réalise des combinaisons de cartes Mati&eagrave;re première pour se développer. Les possibilités dachat sont les suivantes :
Par exemple, avec une carte Bois et une carte Argile, il peut construire une route qui lui permettra datteindre de nouveaux emplacements pour construire de nouvelles colonies, etc.
figure 3 : le rouge est obligé de se faufiler pour construire
une nouvelle colonie et les terres ne sont pas très riches ;
peut-être que sa deuxième colonie offre de meilleures perspectives de développement.
Comme il est rare de gagner aux dés toutes les cartes dont on a besoin, les joueurs peuvent séchanger des cartes entre eux. Le commerce est totalement libre, en général une carte contre une autre mais il arrive souvent de faire monter les prix lorsque certaines cartes sont très recherchées.
En désespoir de cause, un joueur peut faire du commerce avec lextérieur à un coût prohibitif (quatre cartes contre une). Des emplacements particuliers le long des côtes de lîle de Katäne, les ports, permettent de faire du commerce avec lextérieur avec un rapport plus avantageux (trois contre un ou deux contre un) pour un joueur qui y place une colonie.
Le brigand noir
Si le 7 sort aux dés, aucun territoire ne produit, cest le brigand noir qui sévit. Les joueurs qui ont plus de sept cartes en perdent la moitié. Le joueur qui vient de tirer 7 déplace le brigand noir sur le territoire de son choix. Les conséquences sont les suivantes :
Le brigand noir constitue lun des deux moyens pour entraver le développement dun joueur, lautre consitant à lui couper la route. Aucune destruction, même volontaire, nest possible dans ce jeu : une route ou une colonie posée le reste jusquà la fin de la partie.
Les cartes Développement
Les cartes développement apportent des avantages : points de victoire supplémentaires, cartes Matière première au choix, construction de routes gratuites, monopole et cartes Chevalier.
Le vainqueur est le joueur qui arrive le premier à dix points de victoire. Une colonie vaut un point, une ville deux (les villes sont des « super-colonies » qui doublent la production). Il est possible de gagner des points de victoire grâce à certains cartes Développement, en posant la route la plus longue ou en détenant le plus grand nombre de cartes Chevalier.
Lextention « Der Seefahrer »
Cest une extension de Colons de Katäne qui transforme lîle en archipel. Le jeu est assez différent, moins équilibré mais très drôle avec ses bateaux.
Lextension « Städte und Ritter »
Plus quune extension, « Städte und Ritter » est un autre jeu, plus complexe, plus long, oú la concurrence est plus rude. « Städte und Ritter »ne met pas Colons de Katäne aux oubliettes mais apporte une alternative quapprécieront les joueurs confirmés. Les changements de « Städte und Ritter » sont les suivants :
Les bâtiments
Le principe de base reste le même mais aux cinq matières premièes (laine, blé, minerai, bois et argile) sont ajoutées trois productions avancées (tissus, monnaies et livres).
Les productions avancées permettent de construire des bâtiments. En effet, les joueurs disposent dun petit carnet individuel divisé en trois volets : un volet économique, un volet politique et un volet culturel. En dépensant une carte Tissu, on construit le premier bâtiment du volet économique : le marché. Pour construire le deuxième bâtiment du volet économique - la halle - il faut dépenser deux tissus puis trois pour la guilde, etc. Les deux autres volets fonctionnent de la même manière : cest les cartes Monnaies qui permettent davancer dans le volet politique et les cartes Livre dans le volet culturel.
La construction de bâtiment offre trois avantages :
Les cartes Développement de Colons de Katäne ne sont plus utilisées. Elles sont remplacées par trois séries de cartes Progrès correspondant aux trois volets : progrès économique, progrès politique, progrès culturel. En gros, les cartes politiques et certaines cartes économiques permettent de gêner les adversaires et les autres cartes facilitent le développement du joueur.
Les chevaliers
La principale innovation de « Städte und Ritter » reste les chevaliers (doù le nom, Ritter veut dire chevalier). Avec « Städte und Ritter », les joueurs ont à leur disposition des pions chevaliers quils placent sur la carte de la même manière que les colonies à, la différence quils ne sont pas soumis à la règle de la distance minimum. Les chevaliers coutent un minerai et une laine et peuvent être amélioré au même coût. Pour réaliser une action avec un chevalier, il faut dépenser un blé à chaque fois. Les pions chevaliers ont deux faces : une face inactive (le chevalier nest pas nourri) et une face active (le chevalier est prêt à laction). Les chevaliers servent à plusieurs choses :
Les barbares
A intervalles réguliers, les barbares débarquent sur Katäne. Leur force est égale au nombre de villes. De deux choses lune, soit il y a autant ou plus de chevaliers actifs que de barbares et dans ce cas les barbares sont repoussés et le joueur qui avait le plus de chevaliers actifs gagne un point de victoire (le sauveur de Katäne). Soit il y a moins de chevaliers actifs et dans ce cas, le ou les joueurs qui ont le moins de chevaliers actifs perdent une ville (qui redevient une colonie).
« Städte und Ritter »propose deux autres innovations : les murailles et le marchand. Un pion muraille coute deux argiles et se place sous les villes. Chaque pion muraille augmente de deux le nombre de cartes au delà duquel le joueur est touché par le brigand noir. Le pion marchand est activé par une carte Progrès économique. Il permet déchanger à deux contre un une matière première spécifique.
La procédure de jeu reste la même sauf que les joueurs jettent trois dés. Les deux dés habituels et un dé spécial qui indique soit lavance des barbares, soit la possibilité pour les joueurs qui ont construit des bâtiments de recevoir des cartes Progrès.
Très facile daccès, Colons de Katäne est dune grande richesse.
Première richesse : le renouvellement la partie. La carte change à chaque fois. La répartition des matières premières donne le ton : si le minerai est rare, les joueurs auront beaucoup de difficulté à construire des villes et à acheter des cartes Développement. A linverse, lorsque largile est produit en faible quantité, les joueurs se développent très lentement au début. Le placement initial est très important. Il est illusoire de vouloir posséder tous les types de matière première. Il vaut mieux se concentrer sur les mati&eagrave;res qui risquent de manquer et qui pourront se monnayer très cher.
Deuxième richesse : les diversités tactiques. Grâce à quelques règles simples, les possibilités de victoire sont multiples. Un joueur bloqué dans son développement sur la carte peut toujours espérer gagner avec les cartes Développement.
Troisième richesse : lassurance de parties animées. Avec le commerce, les joueurs sont obligés de discuter entre eux.
Le hasard joue un grand rôle à Colons de Katäne. Il arrive que, défiant toutes les lois de la probabilité, des chiffres tombent très rarement. Cependant, on ne peut pas parler de jet de dé décisif qui fait basculer la partie.
Autre point positif : la victoire ne passe pas par lécrasement de lautre. Même si vous perdez, vous avez construit quelque chose. De toute façon, le jeu est si rapide que rien ne vous empêche de recommencer une partie.
Bref, un jeu qui doit figurer en bonne place dans toute bonne ludothèque.
Quelles extensions valent la peine ? Tout dépend de votre caractère de joueurs et des gens avec lesquels vous jouez.
Lextension cinq-six joueurs simpose si vous êtes nombreux ou si vous jouez en famille ou en vacances. Si vous avez du mal à réunir trois joueurs, ny pensez pas.
« Seefahrer » fournit un matériel indispensable à ceux qui aiment construire leurs propres scénarios et leurs propres variantes (il faut également vous remettre à lallemand et aller sur le site officiel). Les cartes produites aléatoirement à « Seefahrer » sont beaucoup plus déséquilibrées que celles des Colons de Katäne et donc moins intéressantes.
« Städte und Ritter » sadressent aux joueurs qui maîtrisent bien Colons de Katäne. Le placement initial joue un grand rôle, les possibilités dactions sont plus étendues et les chemins vers la victoire plus tortueux (du fait de la moins grande profusion de bois, les joueurs ont tendance à sétendre beaucoup moins : un joueur peut gagner en construisant juste deux routes et deux villes supplémentaires si son placement initial est bon).« Städte und Ritter » est donc beaucoup moins accessible et plus long à jouer (de plus en allemand, ce qui oblige un renvoi constant à la traduction). Avec « Städte und Ritter », le jeu perd sa fraîcheur et sa spontanéïté, les joueurs calculateurs sont avantagés par rapport aux joueurs plus intuitifs. Mais, bien sûr, cette complexité apporte un intérêt supplémentaire.
A vous de juger.