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Chinatown

Spéculation
Auteur :Karsten Hartwig
Editeur :Ravensburger
Date de sortie :1999
Durée :1h à 1h30
Nombre de joueurs :3 à 5
Confidentiel



Description du jeu

Chinatown est le second jeu édité par Ravensburger sous le label « adulte » Alea (le premier, tout aussi bon, est Ra de Knizia - un jeu de collections). Avis aux collectionneurs : Alea numérote tous ses jeux (5 en tout). Il semble que c’est le premier jeu de l’auteur : Karsten Hartwig.

Le thème de Chinatown est relativement bien rendu, même si cela est généralement le point faible des jeux d’origine allemande. Il s’agit de se retrouver dans la peau d’un investisseur dans le quartier de Chinatown - New York dans les années 30. Le quartier se construit peu à peu autour des petits commerces dont la classique laverie. Les composants sont de bonne qualité et remplissent très bien leur fonction.

Matériel

Le plateau de jeu représente six quartiers de Chinatown, chacun divisés en emplacements numérotés, 85 au total. Ces derniers servent à accueillir des commerces : laverie, restaurant, horlogerie, etc. (12 types différents). Les commerces appartiennent au joueur possédant l’emplacement et lui rapporte d’autant plus revenus que le commerce est extensible et étendu : a cet effet, les tuiles commerces possèdent un chiffre indiquant à la fois sa fréquence et l’extension maximale autorisée (c’est à dire à partir de quelle taille il est «complet» et rapporte le maximum). Par exemple, les tuiles restaurant portent le chiffre 3 : cela signifie non seulement que la taille maximale de ce type de 3 mais qu’il y a 6 (le 3 de la tuile + 3) de ces tuiles dans le jeu (et donc potentiellement deux commerces complets constructibles). Pour les agences de détective, le chiffre est 6 : 6 donc pour la taille maximale et 9 pour le nombre total. L’extension d’un commerce est simple : un commerce est de taille n, s’il y a n tuiles identiques placées sur des emplacements voisins par au moins un côté. Chaque joueur possède une aide de jeu rappelant les revenus des commerces selon leur taille et la taille maximale qu’ils peuvent attendre : un restaurant, à sa taille maximale, rapporte plus que l’agence de détective, à taille égale. Mais l’agence peut encore s’agrandir et rapporter jusqu’à 3 fois plus que le restaurant.

Le but du jeu est bien sûr d’amasser la plus grosse fortune.

Déroulement d’une partie

Une partie comprend 6 tours. Après la distribution d’un pactole de départ, les tours de jeu s’enchaînent et comportent invariablement les phases suivantes :

  1. Distribution et sélection des emplacements. Cette phase consiste à acquérir de nouveaux emplacements (le jeu démarre alors que rien, sur le plateau de jeu, n’est encore affecté à quiconque). Cette distribution d’emplacements se fait par le biais de cartes numérotées (à l’identique des emplacements et chacune en exemplaire unique). Les joueurs en reçoivent un certain nombre (lié au nombre de participants) et doivent en défausser autant qu’écrit dans l’aide de jeu. Les choix dépendent des acquisitions précédentes de tous les joueurs : un emplacement près d’un commerce n’ayant pas atteint sa taille maximale est toujours très intéressant même si le joueur qui possède le commerce n’est pas celui qui a reçu le nouvel emplacement.
    Dès que chaque joueur a fait son choix, des marqueurs sont placés sur le plateau de jeu à l’endroit des emplacements retenus : une couleur de marqueur par joueur afin de savoir à qui appartient quoi.
     
  2. Piochage de nouveaux commerces. Ensuite les joueurs piochent autant de commerces qu’ils ont eu de nouveaux emplacements à la phase précédente. Ces tuiles sont placées devant eux, visibles et avec les tuiles piochées au tour précédent, le cas échéant.
     
  3. Echanges. Autant les phases précédentes sont mécaniques autant cette phase ne comporte presqu’aucune règle. Tous les joueurs ont alors la possibilité de s’échanger toutes leurs possessions et selon le protocole qui convient au deux (ou plus) parties : emplacement, commerce placé ou non, ou encore argent. La seule règle est que les commerces joués sur un emplacement ne peuvent être déplacés ou défaussés (ils peuvent changer de propriétaire).
     
  4. Placement des commerces. Une fois le calme revenu, il est temps de placer les commerces. Les joueurs sont libres de les placer le plateau de jeu ou de les garder devant soi pour les tours suivants. Seuls les commerces placés génèrent des revenus.
     
  5. Revenus. Les sources de gains sont de deux origines :



Opinion de joueu(r)(se)

C’est un jeu de commerce où la tchache compte beaucoup. Il y a très peu de règles lors de la phase d’échange et cela est assez déroutant la première fois. Après quelques parties, on se rend compte qu’il est tout à fait possible d’évaluer la valeur de tel emplacement ou commerce et donc de le monnayer à bon prix. L’évaluation devient de plus en plus précise lorsque l’on se rapproche de la fin de la partie.

A trois joueurs, le jeu perd énormément de son intérêt :

A cinq joueurs, c’est l’inverse (et ce n’est à mon avis guère mieux) : Bref, cela devient chaotique : il est difficile de suivre les échanges et de ne pas se faire « arnaquer ».

Quatre joueurs me semblent idéal : un bon compromis entre le nombre de commerces et d’emplacements de chaque joueur et les possibilités de commerce. Il est d’ailleurs assez fascinant de voir les moyens mis en oeuvre par les joueurs pour obtenir ce qu’ils convoitent (échange à trois, promesse sur un tour suivant, menaces de positionner un commerce convoité, etc.). Ce n’est quand même pas aussi délirant que les enchères de Modern Art.

En bref, c’est un excellent jeu pour quatre joueurs, pas trop long et sans temp mort : les phases sont jouées en simultanées par tous les joueurs. Evidemment, si vous êtes du genre réflexion intérieure intense - prière de ne pas interrompre - durant votre tour de jeu, il vaut mieux (pour vous et vos partenaires) passer votre chemin. Quoiqu’un peu de changement ne fait pas de mal, et c’est un bon jeu pour expérimenter la communication :)).

Une traduction en français des règles de jeu se trouve sur le Gaming Dumpster.

Camille

 

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