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![]() | Cartes spéciales |
Auteurs : | Serge Laget & Bruno Faidutti |
Editeur : | Jeux Descartes |
Date de sortie : | 2000 |
Durée : | une demi-heure |
Nombre de joueurs : | 2 à 5 |
Le jeu contient quatre remparts, 56 cartes et plus de 100 pions colorés (5 couleurs) en bois.
Le principe du jeu est assez simple : le gagnant est le premier joueur qui na plus aucune carte entre les mains. Sachant que chaque carte représente un être « historique » (roi, intrigant, soldat, bouffon, barbare...) ou surnaturel (sorcière, enchanteur) chacun doué dun pouvoir particulier, il faudra jouer des coudes. Dautant que les places sont comptées.
Le « plateau de jeu », qui se compose de quatre remparts à poser, est un château, qui divise lespace de la façon suivante : seize emplacements/cases constituent la cour, quatre cases constituent les tours et seize les remparts. Le lieu dit « hors les murs » ne compte pas de limite de cases. Ces notions sont très importantes car chaque personnage ne peut être posé que sur un lieu précis ; or, sil y a quatre emplacements « tour », le jeu de 56 cartes comprend six personnages susceptibles dy être mis. Il y aura donc nécessairement des exclus.
Les cartes sont quant à elles répartis de la façon suivante: chaque joueur a des cartes faces visibles (par lui seul) qui constituent sa main, et des cartes faces cachées qui constituent sa pioche ; les cartes restantes sont toutes placées face visible à lécart et constituent léchange.
Chaque carte est unique (à lexception des engins de siège et et des soldats) et figure un personnage, mentionnant son lieu darrivée (rempart, tour, cour ou hors les murs) et son pouvoir spécial. Les joueurs jouent les uns après les autres ; voici les trois actions quils peuvent mener (ils doivent en faire deux par tour au maximum ; les deux peuvent être les mêmes).
Chaque pouvoir spécial na quun effet immédiat ; par exemple, la favorite déplace le roi ou un chevalier où elle veut sur une case « cour » inoccupée (sauf pour le chevalier, qui peut être placé par-dessus une autre carte et la protège).
Après avoir placé une des cartes de sa main sur le plateau, le joueur pose dessus un pion de sa couleur pour lidentifier : en effet, la carte peut être renvoyée dans sa main par un autre personnage et il faut alors tout recommencer. Par exemple, le pouvoir de la carte « traître » est de renvoyer une carte de la cour posée à côté de lui dans la main de son propriétaire original.
Le gagnant est le premier à navoir plus de carte ni dans sa main ni dans sa pioche.
À cela sajoutent dautres subtilités, comme le jeu des soldats et des machines de siège.
Autant le dire tout de suite, « Castel » est lun de mes deux jeux de cartes préférés (avec « Il était une fois », dans un tout autre registre) : le matériel, en particulier les cartes, est de très bonnes facture : les dessins, tous beaux, sont aussi amusants (la carte « favorite » par exemple) et restituent la plupart des individus que lon imagine dans un castel. En outre, les règles sont très simples mais ménagent une certaine part de tactique et de stratégie : que faut-il faire (prendre une carte de léchange peut souvent être profitable, même si on oublie souvent), quand faut-il poser une carte, et où ? Chaque carte bouleverse généralement la physionomie de la cour, ce qui permet des rebondissements permanents. Dautre part, le double jeu à lintérieur du château et à lextérieur (soldats et engins de guerre) fait que lon lutte sur deux fronts en même temps, ce qui accroît dautant lintérêt du jeu.
À mon sens dailleurs, à linverse dautres jeux de cartes, celui-ci fonctionne bien surtout à deux ou à trois joueurs; passé ce nombre, le hasard prend un rôle peut-être trop important, et les parties se terminent assez rapidement. Mais lon peut éventuellement pallier ce défaut tout à fait mineur en diminuant le nombre de cartes de léchange et en augmentant celui de la pioche ou de la main. De plus, les parties à quatre ou cinq sont souvent plus échevelées et en tout cas aussi distrayantes.
Au total, ce jeu plaira à beaucoup, notamment à ceux qui, comme moi, restent plus attachés aux jeux de plateau classiques quaux jeux de cartes. Ce qui explique également que je préfère personnellement ce jeu à dautres de la même collection, comme « Corruption », qui se rapproche plus du poker et du bluff.