|
Territoires |
Auteur : | Lewis Pulsipher |
Editeur : | Avalon Hill |
Date de sortie : | 1987 |
Durée : | 1 h 30 |
Nombre de joueurs : | 3 à 5 (optimal 4) |
La carte représente la Grande-Bretagne divisé en une miriade de petits royaumes : 20 pour lAngleterre, 9 pour lEcosse et 7 pour le Pays-de-Galles. 14 dentre eux sont des royaumes de montagne plus faciles à défendre mais plus pauvres que ceux de plaine. La Grande-Bretagne qui, rappelons-le, est une île, est entourée par sept mers par où arrivent les envahisseurs.
Dix-sept peuples interviennent dans le jeu : Romains, Bretons (Romano-British), Belgae, Gallois, Brigantes, Pictes, Calédoniens, Irlandais, Scots, Northmens, Norvégiens, Danois, Dublinois, Jutes, Saxons, Angles, Normands.
Ces peuples sont contrôlés par les joueurs de sorte que deux peuples directement concurrents ne soient pas joués par la même personne.
Un tour de jeu couvre une période de 75 ans (de 44 à 1066). Au début dun tour, on place dans les différentes mers les unités qui vont débarquer en Grande-Bretagne à ce tour. Puis, les joueurs jouent peuple par peuple en suivant un ordre immuable.
Un peuple se joue en trois temps :
Il existe deux types dunités particulières : les pirates, qui peuvent repartir en mer à la fin des combats, et les armées romaines (ainsi que la cavalerie bretonne et normande) qui se déplacent plus rapidement et combattent plus efficacement.
Des chefs historiques interviennent au cours du jeu : ils permettent de déplacer les troupes dun territoire supplémentaire et rajoutent un au jet de dé au combat.
Lorsquil débarque pour la première fois en Grande-Bretagne, un peuple envahisseur bénéficie de deux coups successifs (déplacement et combat puis à nouveau déplacements et combats).
A la fin de certains tours, les joueurs comptent leurs points de victoire. Chaque peuple fait gagner des point en fonction des royaumes quil occupe. Par exemple, le joueur Gallois gagne un point par royaume contrôlé dans le Pays-de-Galles et un demi-point par royaume contrôlé en Angleterre.
Les joueurs peuvent également gagner des points de victoire en cours de jeu en réalisant certains objectifs (détruire des unités adverses, capturer un chef, devenir roi). A la fin du jeu, le vainqueur est celui qui possède le plus de points de victoire.
Le système des points de victoire permet dorienter les joueurs pour que leurs actions restent compatibles avec la réalité historique (i.e. les Romains qui se contentent doccuper le Pays-de-Galles ou les Danois qui simplantent en Ecosse).
Britannia est un jeu simple, aux mécanismes compréhensibles et cohérents. Cest également un jeu très animé où aucune position nest assurée. La succession des invasions ne donne pas le temps de souffler aux joueurs et limite les conséquences dun jet de dé malheureux. Deux remarques cependant :
1) Nécessaire pour désigner un vainqueur, le système des points de victoire est lourd à gérer et transforme les joueurs en comptables. Mais bon, ça ne gêne pas les joueurs passionnés qui établissent des statistiques très savantes.
2) Le jeu fonctionne bien en milieu de partie. Linvasion romaine au début du jeu est laborieuse. Le joueur romain est le seul actif, les autres peuples opposent une résistance assez molle car dépenser ses forces contre le Romain, cest lassurance de se faire balayer au moment des grandes invasions. De la même manière, vers la fin de partie, Norvégiens et Normands trouvent peu de résistance et cest souvent dans une Angleterre vide dunités que se finit la partie.
On touche ici aux limites de la simulation. Les unités représentent à la fois les combattants et le peuple. Lorsque ce sont des armées qui saffrontent comme larmée saxonne et larmée normande, le système devient bancal. La conquête de la Bretagne par Rome a duré moins dun siècle et, dans le jeu, il faut attendre trois tours pour que le joueur romain arrive péniblement aux frontières de lEcosse (et à condition que le Gallois et le Brigantes le soutiennent).
En outre, Britannia a pris un sérieux coup de vieux avec la sortie de Vinci. En se débarrassant de tout contexte historique précis, Vinci sest centré sur les mécanismes de succession des peuples et propose un jeu beaucoup plus riche tactiquement.